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RFID MAP

projet « RFID MAP », Christian Nold

Christian Nold est un artiste anglais qui travaille notamment sur les techniques de gestion des foules en milieu urbain et dont le projet "biomapping" sur les mesures de niveau de stress en ville, a été présenté au CCC de Tours en octobre 2006. A cette occasion, l’association Ellipse (Tours) a proposé de prolonger la collaboration avec l’artiste dans le cadre du programme Culture 2000 « Waves » qu’elle co-organisait de mai 2006 à mai 2007. Ainsi, les invitations de Christian Nold à Labomédia à Orléans en décembre 2006 et au Festival Bandits-Mages de Bourges en mai 2007 ont permis de nouvelles étapes de présentation des travaux de l’artiste en Région Centre. Organisant un soutien sur une année, les associations Bandits-Mages (Bourges), CCC (Tours), Ellipse (Tours) et Labomedia (Orléans) espèrent ainsi avoir permis à Christian Nold de développer son travail artistique vers de nouveaux horizons.

Site de Christian Nold : http://www.softhook.com

Ellipse : http://e-ngo.org
Labomedia : http://www.labomedia.net
Bandits-Mages : http://www.bandits-mages.com


1. ORLEANS : RENCONTRE "ANIMISME INDUSTRIEL"

Les 15 et 16 décembre 2006, avait lieu à Labomedia, Orléans, la rencontre « Animisme Industriel » avec Christian Nold (UK), Spectral Investigations Collective (Bureau d'études, Ewen Chardronnet, Horia Cosmin Samoïla), Maxence Layet (Criirem, auteur de "L'Energie secrète de l'univers"), Labomedia et bien d'autres.

L'objectif de ces rencontres et discussions de fin d'année était de questionner le fait que nous baignons en permanence dans l'information et les systèmes d'information. La proposition était non pas de faire un relevé de lieux communs mais une déconstruction de notre activité quotidienne en tant qu'opérateurs de la société de l'information, et d’isoler les effets sociaux, cognitifs et comportementaux qu’elle suscite.

Sur une proposition de Christian Nold, cette rencontre était guidée par un atelier sur la sémantique véhiculée par la promotion de la nouvelle technologie d’identification par radio-fréquence (RFID) de traçabilité des objets et sujets (http://fr.wikipedia.org/wiki/Rfid). La radio-identification, venant de l'anglais radio frequency identification (usuellement abrégé RFID), est une méthode pour stocker et récupérer des données à distance en utilisant des marqueurs appelés « radio-étiquettes » (« RFID tag » ou « RFID transponder » en anglais). Les radio-étiquettes sont de petits objets, tels que des étiquettes autoadhésives, qui peuvent être collées ou incorporées dans des produits. Les radio-étiquettes comprennent une antenne associée à une puce électronique qui leur permettent de recevoir et de répondre aux requêtes radio émises depuis l'émetteur-récepteur.

Cet atelier permettait ainsi à l’artiste de développer son nouveau projet « RFID MAP », un work-in-progress qui révèle au public l'identification par puces à radio-fréquence, la cartographie sémantique et les logiciels d'analyse de textes, et qui cherche à développer des outils pour ressortir les discours qui imprègnent les flux d'information sur la RFID.

Le principe est de passer un certain nombre de textes (en anglais) faisant la promotion ou la critique de la question RFID à travers un logiciel de déconstruction sémantique développé par l’artiste : le « Affect Browser » (http://www.softhook.com/affect.htm). Le logiciel prend à rebours, selon le principe de l’inversed engineering, ingénierie inversée, les logiciels persuasifs tels qu’ils se développent aujourd’hui dans la société de l’information. Sur ce sujet des logiciels de « technologies persuasives » ou « captology » (http://en.wikipedia.org/wiki/Persuasion_technology), on peut citer les travaux du Stanford Persuasive Technology Lab (http://captology.stanford.edu). Le « Affect Browser » isole ensuite la thématique centrale du texte choisi, ainsi que les termes associés à des affects positifs ou négatifs. On obtient ainsi un diagramme de décryptage du texte qui permet ainsi d’opérer une lecture rapide du texte et du message qu’il véhicule. En procédant ensuite à des recoupements, il est possible d’établir les tendances éthiques générales de l’opinion et des réseaux d’influence sur cette technologie.

L’atelier a donc eu lieu du vendredi 15, à partir de 10h, jusqu’au samedi 16 après-midi. Une quinzaine de participants ont activement participé aux ateliers. Deux groupes spécifiques ont travaillé : un groupe sémantique travaillant sur l’analyse de texte et le logiciel « Affect Browser » développé par Christian Nold pour le projet ; un autre groupe travaillant sur la recherche d’information sur internet et l’édition d’un diagramme significatif pour la présentation publique.

Le samedi à 17h, une présentation publique du projet "RFID map" et du "Affect Browser" par Christian Nold était proposée. Une trentaine de personnes y participèrent et les débats furent intéressants pour bon nombre des participants.

2. BOURGES : « RFID MAP » AU FESTIVAL BANDITS-MAGES

Le Festival biennale Bandits-Mages avait lieu du 9 au 12 mai 2007 à Bourges. Ce fut l’occasion d’organiser durant trois jours à l’Ecole Nationale Supérieure d’Art un nouvel atelier « RFID MAP » avec Christian Nold et le soutien de Benjamin Cadon (Labomedia) et Ewen Chardronnet (Ellipse). Les étudiants et participants du festival étaient invités à participer à l’atelier pour construire une interface de travail du projet « RFID MAP », interface aujourd’hui active et impliquant des artistes et acteurs des sciences et de la culture : http://rfid.softhook.com/

Le festival aura été l’occasion d’étendre la discussion sur la RFID aux nanotechnologies et tout ce que l’on nomme aujourd’hui « technologies convergentes ». Du logiciel d'interface collective à la prise de décision assistée aux systèmes de monitoring et de propagation de l'information, les technologies de gouvernance informationnelle passent par l'implémentation technique de modèles sociaux. Ainsi la révolution technologique de la décennie est en cours, mais elle se passe dans l'invisible. Elle tend à coloniser la vie quotidienne, nous positionnant dans des interactions techniques sans que nous le sachions. La persuasion elle-même est devenue une technologie, ses logiciels se banalisent et le marketing cognitif est valorisé dans les médias. Les promoteurs de l'identification par radio-fréquence (RFID), des nanotechnologies et de toutes les technologies convergentes (bio-, nano-, cogno-, info-, robo-, sociotech) veulent nous convaincre en promettant l'environnement intelligent, les implants de télépathie, les nano-robots tueurs de tumeurs et l'émergence de nouvelles espèces artificielles. Mais avons-nous réellement besoin de ces technologies ? Et où sera la liberté de l'homme si c’est son obsolescence qui est recherchée ?

Un débat très suivi aura permis d’échanger avec Julien Colin après la projection de son documentaire « Le Silence des Nanos » (http://www.lesilencedesnanos.com, Co-errances, 2005). Il aura donc été possible d’organiser une visibilité importante pour le projet durant le festival.

Néanmoins, le projet reste un travail en cours, une première réalisation importante serait l’édition, à partir des cartes sémantiques réalisées, d’une tapisserie murale ou d’un poster dépliant. A suivre…